"Être entre deux jobs, c’est un job à plein temps ! "
Partage d’expérience par Anne Lacuisse le 4 novembre 2025
Anne Lacuisse a rejoint les Stratèges il y’a un an. Armée d’un solide CV de Dircom, elle fait ses armes dans une agence de RP parisienne avant de « passer » chez l’annonceur. Après plus de 12 ans dans le secteur du conseil, elle décide d’apporter son expertise dans un univers en manque cruel d’acculturation communication : le BTP. Comme un nombre significatif de membres des Stratèges en cette période de grands changements, elle est actuellement « entre 2 jobs ».
Merci à elle de nous partager son nouveau job, celui d’en trouver un 2ème !
Garder le cap
Rompre avec la vie professionnelle, même temporairement, représente un bouleversement profond et brutal. Le changement de statut est le marqueur indélicat de ce retournement de situation. Alors même que j’étais une professionnelle reconnue dans mon travail, j’ai dû accepter la nouvelle étiquette de « sans emploi » et de « chômeur ». Si un tel revirement nécessite une bonne dose d’humilité et de résilience, il implique surtout beaucoup de confiance en soi pour ne pas succomber à la dévalorisation de ses compétences professionnelles. Certes, on peut perdre son emploi mais on ne perd pas son métier ! Autrement dit, même sans entreprise pour l’exercer, je reste détentrice d’un savoir-faire et d’une expérience qui ont de la valeur. Et comme on aime à le rappeler chez Ieva, une association lyonnaise qui accompagne les cadres en recherche d’emploi, « Vous ne cherchez pas un emploi, vous proposez une expertise ». Et pour mettre le cap vers un nouveau job, mieux vaut être aux avant-postes !
Être aux avant-postes
Alors même qu’une « perte d’activité » » pourrait engendrer de l’« inactivité », la recherche d’un job requiert à l’inverse une forte mobilisation et beaucoup d’énergie. J’ai abordé cette période avec un état d’esprit résolument optimiste et un mental d’acier ! J’ai compris que pour rester motivée, il ne fallait pas tomber dans le piège de l’attentisme et de la passivité, mais au contraire miser sur la proactivité et l’action. J’ai donc repris mes réflexes de pilote de projet pour mettre en place une stratégie de retour à l’emploi avec la définition des objectifs, des cibles, des moyens et du planning ! J’ai précisé mon projet (poste souhaité, missions…), cartographié les entreprises visées (taille, secteur d’activité, localisation…) et j’ai « enquêté » ! Objectif : étudier mon marché, approfondir mes cibles et obtenir des contacts. Dans cette quête d’information, Linkedin est devenu mon outil de travail quotidien.
Tisser sa toile
Cette période de transition est un puissant catalyseur pour activer et développer son réseau. Dans le cadre de ma recherche d’emploi, j’ai réalisé, une quarantaine d’entretiens (de visu, téléphonique ou en visio) avec des contacts professionnels (anciens collègues, prestataires…) mais aussi des contacts de contacts (2e niveau), voire des contacts de contacts de contacts (3e niveau)… Des personnes – que je ne connaissais pas – ont accepté de me consacrer du temps pour me présenter leur entreprise, son fonctionnement et m’orienter vers de nouveaux contacts. Ces échanges ont été l’occasion de constater que le partage, l’entraide et la bienveillance ne sont pas des valeurs vaines dans le monde professionnel ! Mais surtout, ce travail de prospection m’a donné accès à une mine d’informations sur les entreprises lyonnaises, l’organisation de leur service communication, voire à des opportunités professionnelles que j’ai pu déceler en amont.
Rencontrer ses pairs
A posteriori, je me rends compte de l’importance de s’ouvrir vers l’extérieur, en participant à des conférences, des webinars, des salons… Alors même que j’avais du mal à entreprendre une telle démarche quand j’étais en poste (trop occupée à gérer les affaires courantes de mon entreprise…), cette période m’a poussé à aller au contact de mes pairs (notamment en adhérant aux Stratèges !). En participant à des conférences ou des soirées organisées par les acteurs de la communication, j’ai pu m’intéresser aux nouvelles tendances, m’enrichir de partages d’expérience et développer un « réseau métier ».
Profiter de l’accalmie
Dans nos sociétés où chacun tente de concilier vie professionnelle et vie personnelle en composant avec des agendas surchargés, disposer de temps ne serait-il pas aussi la plus belle des aubaines ? Je consacre plus de temps à ma famille (mes enfants sont ravis d’échapper au centre aéré…), à mon bien-être (vive le sport !) et à mes loisirs (la déco de la maison est au top !). Et que dire de la charge mentale qui s’est largement délestée…
Bref une période de vie « entre 2 job », c’est aussi l’occasion de profiter d’une respiration salvatrice pour mieux rebondir. Une opportunité de s’ancrer dans son territoire, se nourrir professionnellement et intellectuellement, et travailler son personal branding pour gagner en visibilité (un point important sinon essentiel quand on travaille dans la com !).